Chroniques,  New Adult

21 | Chronique littéraire ~ Autoboyographie

Autoboyographie de Christina Lauren

Hugo New Way 560 pagesL’acheter17,00€

Lorsque la famille de Tanner Scott quitte la Californie pour le plus traditionnel État de l’Utah, le jeune homme se rend à l’évidence : il va falloir rentrer dans le placard à nouveau. Après tout, il ne lui reste plus qu’un semestre à tirer avant la liberté (comprendre : fuir ce patelin dès que possible). C’est alors que sa meilleure amie Autumn lui lance un défi : le prestigieux Séminaire de Provo High. Un programme où les étudiants ont quatre mois pour rédiger un roman. Challenge accepté ! Et Tanner ne regrette pas son choix. Il ne lui a fallu que quelques secondes pour repérer Sebastian Brother, le petit prodige – et accessoirement mormon – qui a remporté le Séminaire haut la main l’année passée. Et quelques semaines pour tomber éperdument amoureux de lui..


On aura d’autres refuges, mais on a été le premier refuge l’un de l’autre. Peu importe ce qu’on dit ou les promesses qu’on se fait, à partir de maintenant, tout change.
Le duo Christina Lauren a encore frappé les gars. Ça faisait quelques semaines que j’entendais parler de ce roman et le synopsis m’attirait énormément. J’avais vraiment hâte de le découvrir et voir s’il était à la hauteur de sa réputation. Et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçue. Cette histoire est simplement magnifique, un réel coup de cœur ! J’espère trouver les mots justes pour vous en parler au mieux et faire honneur à ce superbe roman. Parce que disons le, l’objet livre en lui-même est tout aussi magnifique. Regardez-moi cette couverture !

Les deux autrices Christina Hobbs et Lauren Billing sont principalement connues pour leur saga Beautiful dont vous avez forcément entendu parler, même si vous ne les avez pas lus. J’ai personnellement découvert le duo en lisant Beautiful Secret et j’avais beaucoup aimé. Le sujet traité dans Autoboyographie est fort et poignant. Les autrices savent de quoi elles parlent et ça se voit. Le travail de recherche a été très bien soigné car il comporte énormément d’informations sur la communauté mormone et l’identité LGBT. « Christina a travaillé comme conseillère pédagogique d’un collège dans l’Utah, [où elle a pu côtoyer des adolescents] qui croyaient honnêtement que leurs parents préféreraient avoir un enfant mort plutôt que gay. Ayant grandi, en étant bi, dans le monde bienveillant envers les queers de la baie de San Francisco, Lauren éprouvait l’obligation sociale de tendre la main à des jeunes dont l’expérience n’était pas aussi facile que la sienne.»*

Il y a soixante ans, ils auraient été aussi outrés si tu avais ramené une fille noire à la maison. Elle aurait eu les bons organes, mais pas la bonne couleur de peau. Tu vois le ridicule ? Ce n’est pas penser de façon indépendante ; c’est décider comment aimer ton enfant, ton propre enfant, à cause d’enseignements périmés.

Tanner Scott aime les filles et les garçons. Ce n’est pas un secret et ses parents le soutiennent du mieux qu’ils peuvent mais dans une ville où l’homosexualité n’est pas acceptée et où la quasi totalité de la population est de religion mormone, Tanner n’a d’autres choix que de cacher sa sexualité pour tenter de se faire une place. Même Autumn, sa meilleure amie, n’est mise dans la confidence. Le seul souhait de Tanner est de quitter au plus vite Provo pour l’université où il sera libre d’être celui qu’il veut. En attendant la fin de l’année, Autumn tire Tanner avec elle dans un séminaire d’écriture. Le concept est simple : écrire un livre en un semestre. C’est là qu’il rencontre Sébastian Brother, un jeune garçon qui a participé à ce même séminaire l’an passé et dont le livre a été publié, et qui devient bien vite le tuteur personnel de Tanner. A peine a-t-il capté son regard que Tanner le sent, cette petite boule dans le ventre et les palpitations de son cœur. Il ne peut pas l’aimer et il le sait, Sébastian est mormon et croyant endurcie qui participe activement à la vie de l’église. Alors Tanner décide d’écrire son roman sur son histoire avec Sébastian, sur les sensations qui le transportent et les sentiments qu’il ressent lorsqu’il est avec lui.

La vie de Sébastian est régie par la religion depuis sa plus tendre enfance. Il le sait, un homme doit se marier avec une femme et il n’en est pas autrement. C’est l’ordre naturel de choses. Mais lorsque Sébastian croise le regard de Tanner, bien vite ses convictions s’écroulent et le jeune homme se retrouve face à ses peurs et à ses doutes. Il le sait depuis toujours : il aime les hommes mais sa religion lui interdit. Il a pourtant déjà essayé de sortir avec une fille et s’est forcé à tomber amoureux d’elle mais… rien n’y fait. Il est irrémédiablement attiré par les hommes. Et ça, ses parents ne l’accepteront jamais. Plus Sébastian passe du temps avec Tanner, et plus ses sentiments se développent. Il veut le toucher, il veut l’embrasser, mais il n’en a pas le droit. Tanner est plus entreprenant et bien vite, une relation plus qu’amicale naît entre les deux garçons qui se cachent aux yeux de tous.

Leur relation amoureuse est semée d’embûches, de doutes, de désapprobation et de peur. Sébastian sait pertinemment qu’il n’aimera jamais une femme, mais il croit aussi sincèrement en son Dieu et en ses valeurs. Il le sent, aimer Tanner n’est pas quelque chose de mal. Bien au contraire. Seulement, ses parents ne l’entendent pas de cette oreille. Alors une chose est sûre, il ne peut pas compter sur leur soutien, contrairement à Tanner.

– Tu m’as manqué.
Ce que vous entendez, là, c’est mon coeur qui prend son élan et qui saute en parachute. Il vole.

J’ai été touchée par cette histoire au plus profond de mon coeur. On comprend bien les doutes et les peurs dont Sébastian est soumis et bien que j’ai eu envie de lui dire de suivre son coeur, qu’aimer un homme n’a rien d’anormal, je comprends aussi que sa position est loin d’être évidente. Ce ne doit vraiment pas être simple pour les jeunes qui se retrouvent dans cette situation, sans pouvoir compter sur sa famille. Je ne connaissais absolument rien à la religion mormon et les autrices ont su parfaitement l’expliquer avec des mots simples mais efficaces. Les informations sont très bien amenées, tout comme l’ensemble du roman d’ailleurs. C’est une petite pépite, je ne vois pas d’autres mots. J’ai adoré la mère de Tanner qui est une ancienne mormone et qui voue une haine sans précédent à ce qui se rapporte de près ou de loin à cette religion. Alors lorsque Tanner fait la connaissance de Sébastien et que, pire, il en tombe amoureux, elle n’hésite pas à le mettre en garde sur une évidente peine de coeur future. Elle est très protectrice envers son fils mais également auprès de Sébastian qu’elle soutient comme une mère doit le faire. Autumn est aussi un personnage extrêmement attachant. On comprends très vite les réels sentiments qu’elle éprouve pour Tanner et ça m’a fait un peu de peine pour elle. Mais même sachant cela, Tanner peut toujours compter sur son soutien et c’est ce qui en fait une amie fidèle.

En fait, j’ai été entièrement conquise par tous les personnages, hormis les parents de Sébastian mais ça me paraissait assez évident dans ce contexte. Autoboyographie n’est pas seulement le titre de ce roman, c’est aussi le nom du livre qu’écrit Tanner où il décrit avec passion les sentiments puissants qu’il ressent pour Sébastian. C’est un roman d’amour passionnel entre deux garçons, et rien que pour ça, il vaut le détour. C’est une histoire qui respire l’espoir, la bienveillance et la tolérance. Parce que le plus important dans la vie finalement, c’est l’amour que l’on porte à autrui, peu importe son sexe ou sa religion.

En bref

Cette magnifique histoire d’amour homosexuelle entre Tanner, un jeune homme bi soutenu par sa famille, et Sébastian, un jeune mormon pour qui la religion tiens une place très importante, soutiens un message fort et poignant de tolérance envers la communauté LGBT. Les sentiments sont retranscrits à merveille, les personnages sont terriblement attachants et on redoute de terminer cette petite merveille. Si vous ne l’avez toujours pas lu, foncez dès maintenant. Vous ne le regretterez pas.
Vous l’avez lu ? Qu’est-ce que vous en avez pensé ?
Merci à Hugo Roman pour l’envoi.

*Présent dans les remerciements du roman

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